Le pneu à puce RFID va débarquer sur le marché européen. Continental a débuté leur production, et le premier client du géant allemand n'est autre que Volvo.
Le pneu à puce RFID (Radio frequency identification) n'est pas nouveau. Les premiers essais datent de plusieurs années, chez Michelin, l'initiateur du projet, comme chez Continental, mais aucun n'a pour l'instant foulé le bitume en étant installé d'origine sur un véhicule de série. Pour Bibendum, il s'agissait de lancer cette technologie dans un premier temps dans le secteur du poids lourd avant de s'attaquer au véhicule particulier.
Continental annonce justement avoir débuté la production de pneus EcoContact 6 à puce RFID dans le courant de l'automne. Ils seront installés en première monte chez Volvo, qui sera ainsi l'un des tout premiers constructeurs en Europe à disposer de cette technologie.
RFID, pour quoi faire ?Techniquement, une puce RFID est un élément très basique et peu coûteux. Mais son installation dans un pneu a soulevé de nombreux défis technologiques, d'autant plus qu'il a fallu que l'ensemble des manufacturiers majeurs s'accordent sur la façon de lire la puce afin de standardiser le processus au niveau industriel. Résultat : la puce sera lisible à 15 cm de distance, et pas "au contact", comme avec un traitement par smartphone.
La puce RFID va suivre toute la vie du pneu, de la fabrication... au recyclage. C'est en tout cas ce qu'espèrent les fabricants. Ce petit élément radio va aussi bien aider les ateliers lors du montage comme lors du traitement de pneus usés. En effet, il contiendra des éléments liés à l'usure, l'utilisation, la durée de vie...
Au premier abord, les bénéfices du pneu RFID s'adressent surtout aux gestionnaires de flottes, qui pourront ainsi suivre plus efficacement les montes des véhicules d'une flotte. Mais l'application de la technologie aux particuliers pourrait également permettre de mieux traiter les pneus en seconde vie, soit en recyclant, soit en rechapant, tout en ayant un meilleur regard sur les pneus d'occasion.
"Les informations figurant sur l’étiquette RFID intégrée au pneu sont lues par un dispositif qui permet de faciliter le montage machine du pneu sur la jante en respectant les exigences d’assurance qualité, complète Continental. La roue assemblée peut ainsi être tracée tout au long du processus de fabrication et des étapes logistiques, jusqu’à son montage sur le véhicule. Cet ensemble de procédures permet d’assurer le niveau de qualité requis tout au long de la chaîne logistique, jusqu’au site d’assemblage et d’ouvrir la voie à la coopération dans le cadre des futures conditions de production avec industrie 4.0", résume Continental.
Pour les fabricants, cela représente aussi et surtout un nouveau marché : celui du service au pneu connecté. Michelin table déjà sur plus de 2 milliards par an de revenus, soit environ 10 % de l'activité de la marque.